(FROLEPDJ,KZ^^ Z/ Ͳ&ĠǀƌŝĞƌϮϬϭϮ /HGpYHORSSHPHQWGHV$0$3 /HGpYHORSSHPHQWGHV$0$3 UHWRXUHQDUULqUHRX VROXWLRQG DYHQLU VROXWLRQG DYHQLU" Les AMAP (Associations pour le Maintien d une Agriculture Paysanne) : une nouvelle façon de Ɖ ϱ consommer,qwhuylhz 'X7HLNHLDX[$0$3 'X7HLNHLDX[$0$3 Ɖ ϰ O LPSODQWDWLRQGX FRQFHSWGDQVOHPRQGH /DXUHQFH6DLQW2\DQW Initiatrice de l AMAP «La Confluence» Ɖ ϴ REPORTAGE 0,85 Ɖ ϭϭ 8QHVRLUpHDXF±XUGXV\VWqPH 8QHVRLUpHDXF±XUGXV\VWqPH GLVWULEXWLRQGHSDQLHUV GLVWULEXWLRQGHSDQLHUVj%RXFKHPDLQH j%rxfkhpdlqh
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(',725,$/ 6200$,5( UN RETOUR DES «PAYSANS» DANS NOTRE FUTUR? _ «Les A quoi?» nous répondent nos camarades de classe quand nous leur chers annonçons le sujet de notre TPE. _ «Les AMAP : Associations pour le Maintien d une Agriculture Paysanne» leur expliquons-nous. Seulement, au moment précis où leur parviennent les mots «agriculture» et surtout «paysanne», nous perdons subitement leur attention, ils ne cherchent pas à en savoir plus et nous font part, très fiers, de leurs propres sujets. En effet, les ados ne semblent vraiment pas influencés par le «American way of life» à ce niveau-là, comme ils le sont dans beaucoup d autres domaines tels que la mode, le cinéma et les séries TV. Pourtant, les CSA «Community Supported Agriculture» dont sont inspirées les AMAP françaises, sont très développées aux Etats-Unis surtout aux alentours de New York. D un autre côté, nous sommes évidemment conscientes que l origine des aliments n est guère la préoccupation principale des ados. Cependant, une grande partie des plus de 18 ans n a pas non plus connaissance de ce «nouveau» mode d agriculture plus transparent, plus écologique, plus durable, plus social, plus sain alors que les AMAP fleurissent en France depuis maintenant plus de 10 ans. En 2011, nous en comptons 1300 dans l hexagone, dont une majorité dans le Rhône Alpes. Ce développement est signe d une sensibilité nouvelle, même si les français laissent encore très souvent les gestes verts aux «bobo». Marianne Roullier Ǥ DU TEIKEI AUX AMAP > ŝŵɖůăŷƚăƚŝžŷěƶđžŷđğɖƚěăŷɛůğ ŵžŷěğ Ǥ LES AMAP hŷğŷžƶǀğůůğĩăĕžŷěğđžŷɛžŵŵğƌ Ǥ UN CONCEPT A DECOUVRIR ^ĂǀĞnjͲǀŽƵƐĐĞƋƵ ĞƐƚƵŶĞ D W Ǥ LAURENCE SAINT OYANT /ŶŝƚŝĂƚƌŝĐĞĚĞů D W ůă ŽŶĨůƵĞŶĐĞ Ǥ UNE SOIREE AU CŒUR DU SYSTEME ŝɛƚƌŝďƶƚŝžŷěğɖăŷŝğƌɛă ŽƵĐŚĞŵĂŝŶĞ 3
HISTORIQUE Ce concept est né dans les années soixante au Japon sous le nom de «Teikei». Des mères de famille japonaises soucieuses de nourrir leurs enfants avec des aliments de qualité ont réuni des producteurs et leur ont demandé de cultiver sans pesticide. On peut d ailleurs traduire «Teikei» par «mettre le visage du paysan sur les aliments». Avant l arrivée du principe aux Etats- Unis, des expériences communautaires semblables aux «Teikei» se sont développées en Europe (Allemagne, Autriche, Suisse). Outre-Atlantique les CSA (Community Supported Agriculture) ont fait leur apparition dans l état de New York en 1985. Elles se sont développées et se sont répandues jusqu au Canada, puis ont traversé l Atlantique pour atteindre le Royaume-Uni. Aujourd hui, ce «nouveau» mode d agriculture est répandu dans le monde entier, dans le Nord de l Europe (Norvège) ainsi que dans l Est (Hongrie, Bulgarie et Roumanie) et le Sud, dont l Italie avec ces «Gruppi di Acquisto Solidate» et les «Reciproco» Portugaises. Le principe des AMAP est également développé en Afrique notamment au Ghana, au Cameroun, au Mali et au Togo. L Australie et la Nouvelle- Zélande possèdent aussi les leurs. Au Japon, le pays précurseur, un foyer sur quatre participe aux «Teikei». En France, la première AMAP a été créée en 2001, près de Toulon par Monsieur et Madame Vuillon, des agriculteurs écolos. Ils se sont inspirés des CSA qu ils ont découvertes lors d un voyage aux Etats- Unis. Dix ans après, on compte 1300 AMAP en France, dont une majorité dans le Rhône-Alpes. Dans le Maine et Loire, c est en 2005 que la première AMAP a vu le jour. Aujourd hui, en Anjou, il y a 31 AMAP et quelques unes encore en projet. Cette nouvelle forme de consommation est en plein développement dans l hexagone mais aussi en Corse et dans les DROM (Départements et Régions d Outre Mer). Mais qu est-ce qu une AMAP? Comment cela fonctionne? Et qu elles sont les différences avec la grande distribution? Marianne Roullier 4
D PRINCIPES errière le sigle AMAP se cachent les mots «Association pour le maintien d une agriculture paysanne». Si leur sens peut paraître obscur à première vue, ils évoquent pourtant la vocation première de l AMAP : revenir à une production à dimensions humaines et promouvoir l agriculture locale dans notre société mondialisée. Un partenariat. Une AMAP est un regroupement de consommateurs et de producteurs prônant une forme de consommation sans intermédiaire et plus transparente. Ainsi, les consommateurs ou, comme ils se nomment eux-mêmes, «consom acteurs» paient à l avance la production afin de garantir à un ou plusieurs agriculteurs locaux un revenu fixe leur permettant de vivre décemment alors qu aujourd hui nombre d entre eux ont de plus en plus de mal à rentrer dans leurs frais. Pour leur part, les exploitants s engagent à fournir des produits de qualité, variés, de saison, écologiquement sains et socialement équitables. En s engageant, les «amapiens» acceptent les aléas, notamment climatiques, auxquels la production est soumise pouvant entraîner une modification à la baisse de la quantité de produits calculée et planifiée par le producteur. Ce contrat dépasse le simple rapport commercial. Consommateurs et producteurs sont partenaires, chacun étant impliqué à sa manière. Le fonctionnement d une AMAP est relativement simple. Les consommateurs s engagent sur une période définie à payer à l avance la production. La distribution de Consommateurs et producteurs sont partenaires panier s effectue de façon périodique et régulière (le plus souvent une fois par semaine), au lieu de rendez-vous fixé, qui peut être la ferme du producteur, la maison de quartier, un magasin spécialisé Le panier est constitué de produits divers, choisis le plus souvent par le comité de bénévoles avant chaque saison, ce qui oblige l exploitant à produire différemment car "produire des légumes pour une AMAP nécessite de diversifier ses cultures" explique l un d entre eux. Les produits varient beaucoup selon les AMAP, néanmoins on peut y trouver des fruits, des légumes, des œufs, du fromage, de la viande Cette diversité permet d avoir des alternatives en cas de problème. Ce système permet aussi aux consommateurs de redécouvrir certaines variétés de légumes anciens, peu accessibles en grande distribution et qui font leur grand retour aujourd hui. Parmi celles-ci on peut citer le panais, le topinambour ou encore les bettes. Le fait de ne pas pouvoir choisir chaque semaine ses produits peut être perçu comme une contrainte mais il permet aussi certaines découvertes. "On fait les repas en fonction de ce qu'on a dans le panier. On adapte." 5
Une nouvelle consommer? façon de Enfin, les AMAP ont un fonctionnement très différent de la grande distribution. En effet, le prix du panier est fixé de manière équitable, de façon à couvrir les frais de production tout en assurant un revenu décent et fixe à l exploitant et en restant accessible aux consommateurs. Le paiement étant effectué à l avance, cela favorise la recherche de qualité par l agriculteur et non le profit maximal comme dans la grande distribution, d où l enthousiasme de certains : «Tous ces gens autour de toi ça te motive à travailler, à mieux travailler, à leur faire plaisir.» Cela permet aussi de prévoir la quantité à produire, réduisant ainsi les pertes. De plus les AMAP s attachent moins à la standardisation des produits alors que l agro distribution perd près de 60% de sa production en raison des calibres imposés. Le prix payé par les «amapiens» est également en général moins élevé que dans le commerce traditionnel du fait de l absence d intermédiaires et d emballages. Claire Voisine 6
$0$3 SONDAGE ermettre aux AMAP de se développer davantage ett de créer un plus vaste 8QFRQFHSWjGpFRXYULU 8QFRQFHSWjGpFRXYULU ^ĂǀĞnjͲǀŽƵƐĐĞƋƵΖĞƐƚ ǀŽƵƐĐĞƋƵΖĞƐƚ ƵŶĞ D W ϴϱ ϮϬ ŽƵŝ ŶŽŶ L e mouvement prend de l ampleur! Pourtant l acronyme AMAP reste encore assez mystérieux pour la majorité des Français. Demandez à une personne dans la rue si elle sait ce qu est une AMAP, vous aurez de grandes chances qu elle vous demande de bien vouloir répéter. En effet, l évocation de ces quatre lettres laisse perplexe et ce, même après en avoir expliqué la signification. Il est vrai qu elles cachent de nombreuses notions qu il est parfois difficile de percevoir et de comprendre simplement en les prononçant. Les mots «agriculture» et surtout «paysanne» semblent faire fuir l intérêt d un bon nombre de personnes, qui, de par une image stéréotypée de la campagne, les rattachent automatiquement aux vaches, aux prés ou aux tracteurs, une vision très rurale et souvent peu attrayante aux yeux y des citadins. permettre aux AMAP de se développer davantage et de créer un plus vaste engouement. De ce manque de communication résulte un véritable obstacle au développement des AMAP, car si la population n est pas informée de l existence de tels regroupements, la création de nouvelles associations s en voit compromise. En effet, il ne faut pas oublier que la formation d une AMAP repose souvent sur l initiative d un groupe de consommateurs. «92,53/86/2,1 92,53/86/2,1 Il apparaît clairement qu il faudra attendre encore un peu avant que ce sigle n appartienne au langage courant et soit connu de tous. Il n est pour l instant pas question de campagnes publicitaires mais qui sait? Tous les moyens sont bons pour éveiller la curiosité et sensibiliser les le gens à de nouveaux concepts même si celui-ci celui se heurte à une société du «toujours plus vite» et semble en rupture avec nos modes actuels de consommation. consommation Claire Voisine WĂƌŵŝĐĞƵdžƋƵŝƐĂǀĞŶƚĐĞ ƋƵ ĞƐƚƵŶĞ D W ƋƵ ĞƐƚƵŶĞ D W ǀŽƵƐŵĞŵďƌĞ ƚğɛͳǀžƶɛŵğŵďƌğ ĚΖƵŶĞ D W ϭϯ ϴ 3(7,7 3(7,7 $ 3(7,7«3(7,7«Le phénomène existe depuis dix ans déjà, et pourrait certainement séduire un plus large public si la communication ne se limitait pas au simple bouche-à--oreilles, qui n est vraisemblablement pas suffisant pour ŽƵŝ ŶŽŶ Sondage réalisé éalisé le 25 Novembre N 2011 à Angers auprès de 105 personnes. 7
INTERVIEW Laurence Saint Oyant, conseillère municipale à Bouchemaine, nous fait part du succès de la toute nouvelle AMAP où on refuse déjà du monde! Quand et comment avez-vous découvert les AMAP? C est à mon arrivée à la mairie, en 2008. J étais en charge des agriculteurs. Assez rapidement, nous avons voulu essayer de maintenir une agriculture locale. La solution, ce sont les circuits courts. Je me suis renseignée sur tous ceux qui existaient : épiceries collectives, vente à la ferme, les AMAP. Les épiceries collectives sont intéressantes mais il y a déjà deux épiceries à Bouchemaine et il fallait éviter de les concurrencer. La vente à la ferme, tout le monde ne peut pas le faire car cela demande un certain équipement. Et puis il y avait les AMAP. J ai donc beaucoup travaillé sur ce principe avec les agriculteurs du coin. Il a fallu deux ans pour arriver à monter le projet. Les signatures se sont faites en juin 2011 et nous avons démarré le 1 er septembre. Comment fonctionne une AMAP? Le principe c est un accompagnement sur une période assez longue et un contrat passé avec l agriculteur. Ce qui est appréciable pour l exploitant, c est d avoir une visibilité financière pendant un certain temps de six mois ou d un an, ce qui lui permet d asseoir son activité. Et puis, pour l «amapien» ou le «consom acteur», celui qui passe le contrat, il n a plus à se poser la question de savoir d où viennent les produits. En général, ce sont des aliments sans produit chimique ou de synthèse, l équivalent du bio, même si la certification n est pas obligatoire. On passe un contrat sur lequel on rappelle le but de l association. Il est établi en trois exemplaires, un pour le consommateur, un pour le producteur et un pour les tuteurs (chaque producteur a deux tuteurs qui ont pour mission de leur donner les chèques des consommateurs au fur et à mesure). Sur le contrat sont indiqués les termes de l engagement. Par exemple, sur les légumes, nous avons deux types de paniers : un panier à 8 et un panier à 15 ce qui représente, sur l année, 416 et 780. Vous ne faites pas deux saisons? Certaines AMAP font deux saisons mais nous avons préféré le faire sur une année, surtout pour le maraîcher. Après, c est différent pour quelques producteurs, notamment le boulanger dont le contrat va jusqu à février. [ ] Pour les volailles, c est un système de tableau de réservation. Mais c est en plus du panier? L AMAP, ce sont plusieurs produits. Dans notre AMAP de «la Confluence», il y a des légumes, du pain, des œufs, de la volaille, de la farine, du fromage, du veau, des pommes 8 produits au total. Ensuite, les adhérents choisissent ce qu ils veulent. Certains ne prennent que des légumes, 8
d autres que de la viande de veau. Le panier en lui-même n est pas un panier «tout compris». [ ] Les contrats sont indépendants, différents selon les consommateurs. Et le jeudi soir, comment cela s organise? Toutes les semaines, j ai un à deux amapiens qui viennent installer les légumes, faire le ménage après, qui aident à distribuer aussi ; il y a un amapien qui recense les présences. Avez-vous rencontré des difficultés au cours de la création de l AMAP? Il nous manquait un maraîcher puis j ai appris par hasard qu un maraîcher s installait au lycée du Fresne, c est comme cela que la situation s est débloquée. Nous, sur Bouchemaine, c était un petit peu le challenge de pouvoir monter une AMAP alors qu il y a des supermarchés qui ne sont pas très loin. Les gens ont l habitude d aller faire leurs courses au supermarché donc pour changer cette habitude c était compliqué. C est vrai qu il y a plus de contraintes C est vrai qu on ne peut pas y aller quand on veut, on ne peut pas prendre ce que l on veut. Ce ne sont pas forcément de «beaux» légumes, les gens préfèrent aller au supermarché pour acheter les légumes qu ils veulent pour préparer le plat qu ils veulent, alors que là, on ne sait pas ce qu on va avoir. C est le «cadeau», la surprise. D autres considèrent que c est contraignant de ne pas savoir ce qu il va y avoir. Moi je vais sur Internet, voir ce que je peux faire avec tel ou tel légume que je n ai jamais cuisiné : les panais, les rutabagas, les topinambours, On échange des recettes. Mais inversement, on a quand même l impression de faire quelque chose pour la nature, pour la santé, par rapport à tous ces messages qu on reçoit sur la pollution, la «malbouffe», etc. «Nous avons voulu essayer de maintenir une agriculture locale.» Avez-vous été en contact avec d autres AMAP dans le Maine-et-Loire? Oui, je suis en contact avec beaucoup d AMAP. Avec celle de la Meignanne notamment qui est venue à nos réunions publiques, pour expliquer comment cela se passait pour une AMAP déjà en fonctionnement. Ils ont pu répondre à des questions posées par les gens dans la salle. Je suis aussi allée voir l AMAP de Sainte Gemmes, une AMAP super intéressante, ils doivent avoir dix ou douze produits différents, du miel, de l huile, du fromage frais, du beurre, Il y a aussi une interamap qui référence toutes les AMAP du Maine-et- Loire et de Loire-Atlantique. La région Pays de la Loire est très riche en AMAP, il y en a 70. On doit être dans les premières régions au niveau du nombre des AMAP, après la Provence d où est parti le concept chez Madame et Monsieur Vuillon qui sont d ailleurs venus ici il y a peu de temps faire une conférence et qui vont revenir début janvier pour organiser une grande réunion autour du sujet. Si vous pouviez produire plus, pensez vous que vous attireriez d autres amapiens? Je pense qu on n a pas fait adhérer tous les gens qui étaient intéressés. Le fait qu on ait dit qu on arrêtait les inscriptions a été dissuasif mais si on ré-ouvrait, on aurait du monde. Est-ce que dans votre vie de tous les jours l écologie a une place importante? Moi je suis un-peu branchée làdessus depuis longtemps. Après, je gère mes contradictions. On ne peut pas être complètement écolo, à moins de devenir extrémiste. On a un ordinateur, un téléphone portable, des produits qui malheureusement s usent très vite. Je gère mes contradictions. Je vais au travail à vélo Propos recueillis par Angèle Bernard, Marianne Roullier et Claire Voisine 9
REPORTAGE Jeudi 24 Novembre 2011, nous nous rendons à la salle Chevrière à Bouchemaine où s affaire déjà tout un petit monde. Pourtant, il est seulement 18h et le rendez-vous de la toute récente AMAP de la Confluence n est fixé qu à 18h30. C est qu il faut tout installer avant l arrivée des premiers «amapiens», décharger les cageots de légumes, mettre en place les produits Ce soir, avec le maraîcher, ce sont la productrice d œufs et de volailles ainsi que le boulanger qui distribuent leurs marchandises aux quelques soixante adhérents de l AMAP. «Une ambiance chaleureuse.» Les premiers «amapiens» arrivent enfin. L organisation est parfaitement rodée : une bénévole note leur arrivée au fur et à mesure et chacun part découvrir les légumes qui seront dans le panier cette semaine et certains vont chercher du pain ou des œufs selon leurs commandes. Une consommatrice s amuse «Ce qui est bien c est qu on ne sort plus d argent liquide, on a l impression de venir chercher de la nourriture sans avoir à la payer». Bien entendu, tout cela n est pas gratuit mais il y a ici une atmosphère différente de celle de nos supermarchés ; beaucoup d «amapiens» se connaissent, on discute, on rit, Parfois on échange des recettes lorsqu on ne sait pas comment accommoder certains légumes. Une chose semble sûre : faire partie d une AMAP, c est autre chose que faire simplement les courses! 10
Lorsqu on demande aux consommateurs pourquoi ils ont adhéré à cette AMAP, la même réponse revient souvent «Le fait de pouvoir aider l agriculteur local», «le contact avec le producteur». Car ici, et c est rare aujourd hui, l «amapien» peut regarder yeux dans les yeux la personne qui a produit la nourriture qu il va manger. Et cette proximité ne ravit pas que les acheteurs, les vendeurs aussi se réjouissent de ce contact direct avec le client, comme l explique la productrice de volailles «Ce qu on souhaite c est de pouvoir discuter avec le consommateur, expliquer notre mode de production au consommateur, c est ça qui nous convient». «C est assez convivial» juge le maraîcher. «Un lieu de rencontre entre le producteur et le consommateur.» De plus, les produits que l on trouve à l AMAP sont souvent de production biologique, dans tous les cas toujours respectueuse de l environnement, c est ce qui plait aux adhérents. Ils peuvent être sûrs de la qualité de ce qu ils mangent. C est sain et bon! Angèle Bernard 11
Les dix principes de l agriculture paysanne